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Les Grandes figures de l’athlétisme québécois (3/8)

Les Grandes figures de l’athlétisme québécois (3/8)

2020-08-31

Michelle Fournier, Jacqueline Gareau, Francine Gendron, Claude Ferragne, Edrick Floréal et Alex Genest 

Par Denis Poulet, Responsable du comité des records, FQA

 

 

Michelle Fournier

Michelle Fournier fut une formidable lanceuse. Elle est l'athlète qui a inscrit le plus de records du Québec au cours d'une carrière avec un total de 29, de 1992 à 2000. Elle fut championne canadienne du marteau à deux reprises (2000 et 2002) et a récolté 10 médailles aux Championnats nationaux : 8 au marteau (2-4-2), mais aussi une au disque (argent en 1998) et une au poids (bronze en 1998).

Sa moyenne des 10 meilleures performances au marteau est impressionnante : 63,12 m. Son record personnel de 64,46 m en 2000, qui est toujours le record du Québec sénior, était la 44e performance dans le monde cette année-là. En salle, Michelle affiche une moyenne de 18,93 m au marteau 20 lb pour ses 10 meilleures performances. Son sommet à 19,45 m en 1998 était la 12e performance mondiale de l'année.

Au niveau international, Michelle a obtenu ses meilleurs résultats aux Jeux panaméricains de 1999 (5e à 60,33 m) et aux Jeux du Commonwealth de 2002 (5e à 60,26 m). Aux Jeux olympiques de 2000, à Sydney, en Australie, elle s'est classée 23e (59,15 m).

Michelle a reçu pas moins de sept trophées Athlétas comme athlète de l'année dans sa catégorie.

Fiche Michelle Fournier

 

Jacqueline Gareau

Jacqueline Gareau a été intronisée au Temple de la renommée d'Athlétisme Canada en juillet 2019, soit 39 ans après sa victoire au Marathon de Boston. Cette victoire est loin d'avoir été un exploit isolé. Si Jacqueline fait partie des « grandes » de l'athlétisme québécois et canadien, c'est aussi parce qu'elle a excellé sur d'autres distances que le marathon, du 3000 m au demi-marathon. Ses meilleurs chronos des années 1980 restent d'ailleurs fort enviables.

Dans le top 10 des meilleures Québécoises de tous les temps, Jacqueline est naturellement 1re au marathon (2:29:28 h), mais aussi 8e au 3000 m (9:23,17 min), 5e au 5000 m (16:04,7 min), 3e au 5 km sur route (16:10 min), 5e au 10 000 m (33:47,95 min), 4e au 10 km sur route (33:13 min) et 2e au demi-marathon (1:13:08 h). Elle fut championne canadienne du 10 000 m en 1985 et, sans doute son fleuron le plus méconnu, 5e au marathon des premiers Championnats du monde en Finlande en 1983.

On peut parler d'elle comme d'une légende vivante du marathon féminin, bien en avance sur son époque. Jacqueline a couru la fabuleuse distance 10 fois en moins de 2:35 h, et deux fois sous les 2:30 h. Son record de 2:29:28 h la classe au 5e rang des meilleures marathoniennes canadiennes de tous les temps.

Fiche Jacqueline Gareau

 

Francine Gendron

Francine Gendron fut l'une des meilleures coureuses de demi-fond canadiennes du milieu des années 1970 jusqu'au début des années 1980. Ce qui frappe surtout, c'est sa polyvalence. Dans les premières années de sa carrière, elle a fait de tout : du 200 m au 1500 m, en passant par le 400 m, le 100 m haies et même le saut en longueur. Elle a fait uvre de pionnière en se démarquant au 400 m haies, une épreuve qui n'était ouverte aux femmes que depuis 1971. En 1974, Francine gagnait le championnat canadien dans cette discipline et, l'année suivante, défendait son titre avec succès en établissant un record national en 58,2 s. Ce record tiendra huit ans. Francine fut battue en 1976 (médaille d'argent), mais reprit son titre en 1977.

Tout ça en plus de ses victoires au 800 m (1977) et au 1500 m (1979) à ces mêmes championnats. Au total, la Montréalaise a récolté 15 médailles aux Championnats nationaux entre 1974 et 1982 (5-7-3).

Le 17 mars 1978, au match Italie-Canada présenté au Centre Claude-Robillard, à Montréal, Francine a vraiment brillé en remportant le 800 m en 2:05,8 min. Ce record du Québec en salle tiendra 38 ans. L'année suivante, elle participera à ses premiers Jeux du Commonwealth, à Edmonton, où elle se classera 5e du 800 m (2:04,02 min). Elle aurait dû normalement faire l'équipe canadienne aux Jeux olympiques de Moscou, en 1980, mais, comme on le sait, le Canada a boycotté ces Jeux. En 1982, Francine était de retour aux Jeux du Commonwealth, à Brisbane, en Australie, où elle a terminé 8e du 800 m (2:06,21 min).

Francine a détenu le record du Québec du 800 m de 1975 à 1985, du 1500 m de 1979 à 1984, et du 400 m haies de 1974 à 1983. Elle est toujours détentrice du record du Québec du 1000 m, 2:36,9 min, réalisé à Berlin le 18 août 1978; ce record a donc plus de 40 ans.

Fiche Francine Gendron

 

Claude Ferragne

Le 29 octobre 1978, Claude Ferragne était sacré « athlète par excellence de la décennie au Québec » lors de la Soirée du mérite sportif québécois. Pourquoi? Parce que c'est lui qui symbolisait le mieux le chemin parcouru par le sport amateur québécois depuis 1968, alors que celui-ci commençait à se donner une structure de soutien et d'encadrement inédite. Claude a fait sa marque dans une discipline méconnue, s'élevant au rang des meilleurs sauteurs en hauteur de l'époque dans le monde. Même qu'il fut probablement le dernier grand spécialiste du « rouleau ventral », ce style qui avait été la marque de commerce du fameux Valery Brumel.

Claude fut le premier sauteur québécois à 2 m (en 1971), il a amélioré le record du Québec à neuf reprises, le portant de 1,96 m en 1970 (quand il avait 17 ans) à 2,25 m en 1980. Il a aussi détenu le record du Québec en salle de 1971 à 1984, ainsi que le record canadien en salle (2,21 m) de 1973 à 1975. Il est un pionnier qui a ouvert la voie aux formidables sauteurs québécois qui lui ont succédé (Alain Métellus, Charles Lefrançois et Kwaku Boateng).

Son parcours ne fut pas sans nuages. À partir de 1973, quand il battit les Soviétiques Tarmak (champion olympique de 1972) et Abramov au Forum devant 11500 spectateurs, il devint L'ESPOIR du Québec pour les Jeux de Montréal de 1976. Sa médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth de Christchurch en 1974 (2,12 m) était sa première médaille en grande compétition internationale, mais c'était une performance moyenne. Aux Jeux de Montréal, dans un contexte émotif, Claude dut se contenter de la 12e place à 2,14 m; le « ventraliste » qu'il était fut sans doute désavantagé par la pluie et la piste d'élan mouillée, mais il ne chercha pas d'excuse et poursuivit sa carrière sans coup férir.

En 1978, aux Jeux du Commonwealth à Edmonton, il prenait sa revanche sur Greg Joy, le médaillé de bronze de Montréal, triomphant à 2,20 m. En 1980, il conquit enfin le titre national en plein air pour la première fois, grâce à un bond de 2,23 m. Et le 21 février 1981, à Edmonton, il atteignit la même hauteur, ce qui lui valait le titre de champion canadien en salle. La boucle était bouclée, il pouvait se retirer la tête haute.

Fiche Claude Ferragne

 

Edrick Floréal

Le sauteur en longueur et triple sauteur Edrick Floréal a eu une carrière impressionnante. Au point que ses deux records personnels (8,20 m à la longueur en 1991 et 17,29 m au triple saut en 1989) sont toujours les records canadiens une trentaine d'années plus tard. Et quel palmarès en championnats nationaux : six titres consécutifs au triple saut (de 1986 à 1991) et trois à la longueur, plus quatre médailles d'argent, soit un total de 13 médailles.

Edrick a également été champion de la NCAA au triple saut trois fois, et chaque fois en atteignant plus de 17 m (dont son saut record de 17,29 m).

Ce brio s'est traduit sur la scène internationale par une participation aux Jeux panaméricains de 1987 (4e au triple saut), aux Jeux olympiques de 1988 (18e au triple) et de 1992 (28e à la longueur), ainsi qu'à trois Jeux du Commonwealth (médaille de bronze au triple à ceux de 1990). En 1994, à Paris, il remportait l'or au triple saut des 2e Jeux de la Francophonie.

Edrick affiche une moyenne de 16,80 m pour ses 10 meilleurs triples sauts. Il détient six records canadiens et neuf records québécois. Au triple saut, il a amélioré le record du Québec pas moins de six fois, le portant de 15,93 m en 1985 à 17,29 m en 1989. Athlétisme Canada a reconnu sa magnifique contribution à l'athlétisme national en l'admettant à son Temple de la renommée en juillet 2019. 

Fiche Edrick Floréal

  

Alex Genest

À 17 ans, Alex Genest épata en finissant 6e du 2000 m steeple des Championnats du monde jeunesse, disputés à Sherbrooke. On était en juillet 2003. Deux ans plus tard, alors qu'il était encore junior, Alex gagna la médaille d'or du 3000 m steeple des Jeux du Canada et la médaille d'argent du 5000 m. Au début de cette saison 2005, il avait établi un record canadien junior du 3000 m steeple (8:37,83 min), encore imbattu aujourd'hui.

En sénior, Alex remporta le titre national du 3000 m steeple à trois reprises (2010, 2011 et 2012) et se classa 2e quatre fois. Son brio lui permit de participer à de nombreuses compétitions internationales, incluant trois Championnats du monde (2011, 2013, 2015), les Jeux olympiques de 2012 et les Jeux panaméricains de 2015. C'est là, à Toronto, le 21 juillet, qu'il obtint son plus grand succès : une médaille d'argent. Signalons par ailleurs sa 4e place aux Jeux mondiaux universitaires de 2009.

Le 22 juillet 2011, à Barcelone, Alex établit un record personnel (aussi record du Québec) de 8:19,33 min, se classant 7e d'une course très relevée. Cette performance le place au 4e rang des meilleurs Canadiens de tous les temps.

Alex a excellé dans d'autres épreuves, mais à un moindre niveau. Mentionnons ses records personnels au mille (4:02,18 min en 2015) et au 3000 m en salle (8:05,61 min). Il a été choisi athlète sénior du Québec de l'année quatre années consécutives, de 2010 à 2013.

Fiche Alex Genest

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