
LES MÉDECINS M’ONT DIT QUE J’ÉTAIS UNE MIRACULÉE

Article de Daniel Lequin, merci à Sylvie Chamberland pour son témoignage !
Je m’en souviens comme si c’était hier. Un incident du genre, tu n’oublies pas ça.
Je participais au marathon de Drummondville et il faisait une chaleur intense.
Aux alentours du 30e kilomètre, l’énergie s’était raréfiée et je commençais à ralentir. À chaque station d’eau, je me faisais un devoir d’arrêter pour boire le plus possible et à la fois, prendre une pause tout en marchant.
L’une des bénévoles sur place m’a reconnu et a commencé à me parler. Même si je n’avais pas trop le goût à la discussion, nous nous sommes mis à échanger. Je me souviens, elle était un vrai moulin à paroles. Elle me racontait toutes sortes d’histoires. Puis, je l’ai avisée que j’allais recommencer à courir.
Que cela ne tienne, elle voulait m’accompagner et elle s’est mise également à courir…en sandales ! Elle m’a parlé sans pause, jusqu’à la ligne d’arrivée. Je n’en revenais pas. Quelques minutes après avoir repris mes esprits, je l’ai remerciée de cet accompagnement imprévu mais qui finalement, m’aura été salutaire.
UN MESSAGE
Grâce à ces moments inoubliables, nous avons gardé le contact et je l’ai revue par la suite à d’autres événements de course à pied.
Récemment, Sylvie Chamberland m’a écrit un message : « Bon matin M. Lequin ! Aujourd’hui, après une semaine d’hospitalisation à Arthabaska, j’ai commencé la lecture de votre dernier livre. Il est très approprié dans les circonstances, facile à lire mais surtout difficile pour l’humaine en moi. Je suis à la page 49 ou vous dites que vous aviez sauvé votre mère jadis. Aujourd’hui, ça soulève un sentiment difficile à expliquer. Je suis la fille qui parle en courant. Je suis certaine que vous souvenez de moi. »
Certes que je m’en souviens car j’ai dû la taquiner à maintes reprises suivant cette anecdote.
Elle m’informe que dernièrement, elle visitait un ami et elle est tombée dans le coma : « Les médecins sont formels. Je suis une miraculée. J’ai eu un taux extrême de sel au cerveau, ce qui a empêché mon diabète de se réguler. J’ai maintenant une phlébite de 22 pouces de long dans la jambe gauche, des ennuis vasculaires et j’ai dû traverser plusieurs petites embolies pulmonaires. Je suis restée trois jours dans le coma. On ne croyait pas à mon réveil. »
Tu parles d’un message !
JE VEUX COURIR À NOUVEAU
« Je vous lis et je réalise que vous avez raison. Je m’ennuie de courir, je n’arrête pas de dire que j’ai hâte de recommencer. Vous avez su mettre des mots sur un mode de vie qui sert à se libérer l’esprit, à éviter de conserver de mauvaises énergies et d’attendre de mauvaises surprises. La course à pied sert à faire le vide et à oxygéner notre corps. Alors, s’installe un certain calme et un sentiment d’apaisement, que la distance parcourue soit longue ou courte. »
Puis, elle termine en disant : « On a tendance à se fixer la barre haute, à se mettre de la pression, alors que l’on ne gagne pas notre vie avec la course à pied. Pourtant, ce sport nous définit à plusieurs égards et nous habite. Ce matin, en lisant votre livre, je suis motivée à reprendre plus que jamais, mais je suis consciente que je devrai dorénavant me fixer des limites et éviter les abus. Je vais continuer. Mais sachez que pour l’instant, vous êtes une inspiration. Merci de la fille qui n’est pas dans le Sud, ni en Normandie, mais qui savoure chaque minute de sa vie avec un bon livre. »
Je suis ému. Comment demeurer indifférent face à une telle missive.
Nous avons échangé par la suite. Je lui ai dit de garder le moral, que tout se jouait souvent entre les deux oreilles.
Considérant qu’elle veut reprendre la course à pied dès qu’elle le pourra, j’ai sollicité sa présence, fin avril, à mon événement.
Elle ne m’a rien promis mais m’a dit qu’elle ferait tout en son possible pour y être et courir une petite distance.
Comme tous les êtres humains qui sont sérieusement éprouvés, Sylvie Chamberland voit maintenant la vie d’un autre angle.
Article de Daniel Lequin, merci à Sylvie Chamberland pour son témoignage !