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Viens Courir | Actualité

May Lim : Courir avec sa bonbonne d’oxygène !


Article par Daniel Lequin

Je n’ai jamais été en mesure de voir ni d’accepter la souffrance.

Je ne suis pas bâti pour ça.

À mes yeux, la vie ne devrait jamais en comporter.

Toute frêle, May Lim endure le mal depuis plusieurs années. J’ignore combien de fois elle a frôlé la mort. Pourtant, jadis, elle courait facilement, sans problème. Malgré tout, elle ose toujours sourire. Je me demande comment elle fait, où elle puise toute cette énergie qui lui permet de traverser d’intenses épreuves sans broncher.

Récemment, elle m’a littéralement renversé. Elle a pris part à un 21km avec son système de filage sur elle pour lui permettre de bien respirer.

C’est incroyable, renversant. Éberlué, j’étais à ce point sidéré.

Je suis bien placé pour comprendre ce que peut représenter la souffrance car disons que la dernière année n’a pas été une sinécure dans mon cas.

Si j’ose me comparer à May, je ne lui arrive même pas à sa cheville et même encore.

Toutefois, ce qui vient me chercher davantage chez-elle, c’est qu’elle ne se laisse jamais abattre. Les obstacles qu’elle doit affronter dans sa vie, ne l’empêche jamais d’avancer, de progresser et je vous dirais que la plupart des mortels auraient facilement baissé les bras face à autant d’adversité.

 

ÉMU

Oui, May Lim constitue une exception. Elle pourrait pratiquement faire l’objet d’une étude pour savoir ce qui se passe dans son cerveau afin d’expliquer et de comprendre cette ténacité exemplaire.

À quelques reprises par le passé, nous avons discuté. Sa douceur et son calme représentent des atouts rares dans de telles circonstances.

Vous savez que je ne cours plus depuis un an. Je tente de faire mon deuil. J’y arrive péniblement.

Je vous dirais que quand j’ai vu les photos de May qui résumaient sa participation à cette course de 21km, ça m’a énormément touché.

Je me suis dit que si elle pouvait courir dans de telles conditions, pourquoi ne serais-je pas capable d’en faire autant ? Honnêtement, ça m’a réveillé.

 

AVEC UNE BONBONNE D’OXYGÈNE

May Lim, c’est la gentillesse incarnée. Impossible de ne pas l’aimer, l’adorer.

Elle s’était fixée quatre objectifs à atteindre lors de cette course. Ne pas s’évanouir, franchir le fil d’arrivée, ne pas abandonner et la terminer en moins de trois heures. Bingo !

Au 12e kilomètre, elle a dû retirer ses chaussures, tellement ses pieds étaient enflés. Que cela ne tienne, elle a continué avec ses bas !

Lorsqu’elle est arrivée, trois secouristes sont venus cueillir des informations sur sa condition physique. Ils lui ont confié qu’il n’avait jamais vu ça une personne courir avec une bonbonne d’oxygène sur elle !

C’est renversant.

J’admire cette femme, je ne le dirai jamais assez. Elle représente beaucoup à mes yeux. On ne peut demeurer indifférent lorsqu’on la voit ou la rencontre. Une vraie perle.

 

FORCE DE LA NATURE

Cette force de caractère qu’elle a su démontrer lors de ce demi-marathon permet de réaliser à quel point la puissance de notre cerveau dicte nos réalisations et notre vie en général.

On s’explique mal qu’une aussi bonne personne puisse être aussi malchanceuse et écoper d’autant d’ondes négatives dans sa vie. Je suis certain qu’elle ne sait jamais posée cette question et que la frustration ne fait pas partie de son comportement.

On ne peut se comparer à une telle force de la nature mais il nous est permis de s’en inspirer.

Elle est vraiment venue me chercher.