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Sport individuel : y a-t-il des avantages à s’entraîner en groupe ?


On entend fréquemment parler de cohésion d’équipe dans les sports collectifs, mais qu’en est-il pour les sports individuelstels que la course à pied?

D’abord, la cohésion d’équipe se caractérise par la tendance des membres d’un groupe à se serrer les coudes et à demeurer uni dans la poursuite de leurs objectifs et de la satisfaction de leurs besoins affectifs. Il existe deux types de cohésion d’équipe : la cohésion opératoire, axée sur la tâche, et la cohésion sociale, qui concerne davantage les aspects affectifs. La cohésion opératoire se manifeste par le degré de collaboration entre les membres afin d’atteindre les objectifs du groupe, tandis que la cohésion sociale correspond plutôt au lien d’affinité entre les membres et au degré de satisfaction à évoluer ensemble.

Bien que la course à pied soit considérée comme un sport individuel, elle peut également se pratiquer en groupe. Que ce soit dans un club ou à l’intérieur d’un groupe plus informel, la cohésion d’équipe revêt une importante particulière, puisqu’elle entraîne une plus grande assiduité aux entraînements, une perception plus faible de l’effort et le déploiement de plus d’efforts. Pour certains, l’adhésion à un club ou à un groupe peut également favoriser la persévérance sportive, la création d’un sentiment d’appartenance et le dépassement de soi.

En psychologie sportive, trois principes sont recommandés pour favoriser la cohésion d’équipe. D’abord, la cohésion opératoire peut se développer en partageant vos objectifs personnels à l’équipe afin de vous rallier à d’autres athlètes ayant des objectifs similaires. La cohésion opératoire peut aussi être favorisée en établissant des objectifs d’équipe, qu’ils soient hebdomadaires, mensuels ou annuels. Par exemple, un objectif d’équipe pourrait être de courir l’équivalent de la hauteur du Québec (2000 km) en un mois, en additionnant le nombre de kilomètres parcourus par chacun des membres.

Ensuite, le partage du leadership au sein d’un groupe peut soutenir la cohésion sociale. Oser prendre les opportunités, que vous ayez un rôle formel (ex : entraîneur.e) ou informel (ex. : meneur naturel), peut permettre de répondre à un plus grand nombre de besoins. En ce sens, n’hésitez pas à proposer votre soutien en lien avec certaines responsabilités ponctuelles ou à vous impliquer dans le conseil d’administration de votre club pour contribuer à mettre en place une culture sportive saine. Organiser et planifier des activités sociales ou informatives (ex. : atelier sur la gestion de l’hydratation), selon vos intérêts et vos forces, peut aussi contribuer à renforcer la cohésion sociale et favoriser le développement de l’équipe.

Pour terminer, planifier des activités ayant pour objectifs de permettre aux membres d’interagir, de collaborer et de s’encourager s’avère important pour la cohésion sociale, que ce soit lors des entraînements ou non. Par exemple, un ensemble d’exercices pourrait être à compléter en sous-équipes lors d’une séance.

En résumé, il existe une panoplie de moyens pour favoriser la cohésion d’équipe. En tant qu’athlète, entraîneur.e ou membre de la direction sportive, qu’aimeriez-vous faire pour la favoriser davantage au sein de votre équipe, club ou petit groupe d’amis en course à pied?

Auteures :

Sophie Labossière*, psychoéducatrice et candidate au doctorat en psychoéducation

Stéphanie St-Amant*, psychoéducatrice en milieu sportif

Amélie Soulard§, psychologue et consultante en performance mentale

*membres étudiantes de l’Association canadienne de psychologique du sport
§membre professionnelle de l’Association canadienne de psychologie du sport

Références :

Carron, A. V., Brawley, L. R. et Widmeyer, W. N. (1998). The measurement of cohesiveness in sport groups. Advances in Sport and Exercise Psychology Measurement, 23, 213–226.

Cox., R. H. (2013). Psychologie du sport (2e éd.), De Boeck Supérieur.

Hambrick, M. E., Schmidt, S. H. et Cintron, A. M. (2018). Cohesion and leadership in individual sports: a social network analysis of participation in recreational running groups. Managing Sport and Leisure, 23(3), 225-239.