Top 10 québécois de tous les temps en salle : Un retour en force chez les hommes

Article par Denis Poulet
Note. Les nouveaux records du Québec mentionnés dans cet article sont en attente d’homologation par le Comité des records.
En 2023-2024, 15 femmes et 14 hommes avaient animé le top 10 québécois de tous les temps en salle. Cette année (saison 2024-2025), les hommes ont nettement repris le dessus : 24 hommes et 14 femmes ont soit amélioré leur position dans le classement d’une épreuve, soit consolidé leur place en vertu d’une meilleure performance, soit accédé pour la première fois aux classements. On compte cette année huit nouveaux venus du côté masculin et trois nouvelles venues chez les femmes.
Top 10 québécois de tous les temps en salle
Comme d’habitude, c’est en demi-fond que les classements ont le plus bougé. Au 800 m, au 1500 m et au mile masculins, on note cinq nouvelles performances dans chacune de ces épreuves, toutes réalisées sur la piste magique de l’Université de Boston. À ce sujet d’ailleurs, on affirme que cette piste est considérée comme « la plus rapide » du monde en raison du nombre de records qu’on y a établis.
Plusieurs Québécois et Québécoises ont réalisé leurs meilleures performances sur la piste du « Boston University Track & Tennis Center ». Pas moins de 12 hommes et 7 femmes s’y sont surpassés. Robin Lefebvre (EDAC) compte à lui seul quatre records personnels à cet endroit : 800 m (2e du classement à 1:48,63 min), 1000 m (5e à 2:22,16 min), 1500 m (8e à 3:46,69 min) et mile (9e à 4:01,95 min).
Olivier Desmeules (CAUL) avait été l’une des figures dominantes des saisons en salle 2022-2023 et 2023-2024, le voilà qui a poursuivi sa remarquable progression en 2024-2025 en améliorant ses records québécois du 600 m et du 800 m (1:15,59 min et 1:46,52 min respectivement). Et comme preuve qu’il a progressé en vitesse pure, il a surgi à la 2e place du 400 m en raison d’un chrono de 47,60 sec.
Samuel Hepworth (EDAC) est sûrement l’une des découvertes de l’année. Son chrono de 2:22,00 min au 1000 m à Boston le 15 février l’a propulsé à la 3e place du classement, à moins d’une seconde du record de Charles Philibert-Thiboutot.
Matthew Beaudet (CSLS) a connu lui aussi une excellente saison, brillant particulièrement au 3000 m, où son temps de 7:43,82 min le 1er février à Boston l’a fait passer de la 8e place à la 2e, à moins de 3 secondes du record de Charles Philibert-Thiboutot.
Le 800 m masculin apparait désormais comme une épreuve phare de l’athlétisme québécois. Huit des dix meilleures performances québécoises de tous les temps ont été réalisées depuis 2022, dont cinq cette année. On compte cinq coureurs sous 1:49 min. Robin Lefebvre (EDAC) (3e à 1:48,63 min), Alex Larochelle (SHER) (5e à 1:48,89 min) et Yassine Aber (CSLS) (7e à 1:50,04 min) n’étaient pas dans le top 10 de cette épreuve l’an dernier. Si seulement ce niveau d’excellence pouvait se reproduire en plein air!
À 34 ans, Charles-Philibert Thiboutot (CAUL) n’a pas dit son dernier mot. Lui qui domine les classements du top 10 en salle dans cinq épreuves (1000 m, 1500 m, mile, 3000 m et 5000 m) a trouvé le moyen d’établir un nouveau record du Québec au 5000 m : à Boston, le 1er février, dans un peloton très relevé, il a retranché une vingtaine de secondes à son record précédent, bouclant le parcours en 13:10,71 min. C’était aussi la meilleure performance canadienne de la saison.
Un autre qui ne lâche pas, Joey Lussier (CAUL), 32 ans, a enfin franchi le cap des 20 mètres au lancer du marteau, atteignant 20,17 m à Québec le 20 décembre. Il battait de la sorte le record provincial de Marc-Antoine Lafrenaye Dugas, 20,09 m, qui tenait depuis 2014.
À souligner d’autre part, la belle progression de trois athlètes à l’heptathlon. Emanuel Désilets (ZIND) (5252 pts) et Édouard Lavoie-Beaulieu (SHER) (5214 pts) ont tous deux fait mieux que le record de Winchester Johnson en 1986, tandis que Liam Simard (SHER) approchait les 5000 points, apparaissant à la 6e place.
Outre Samuel Hepworth, Robin Lefebvre et Alex Larochelle, mentionnés plus haut, les nouveaux venus masculins dans les classements du top 10 ont été Mickael Allaire (ALAV) (10e au 400 m), Nolan Turgeon (CITS) (9e au 1500 m et 10e au mille), Xavier Perras-Phaneuf (CSLS) (10e au 5000 m), Gabriel Genest (COCH) (5e à la perche) et Liam Simard (SHER) (6e à l’heptathlon).
Moins d’éclat du côté féminin cet hiver, mais de belles progressions quand même pour nos têtes d’affiche.
Simone Plourde (CSLS) est certainement celle qui a le plus étincelé. Elle a amélioré ses records du Québec au 1500 m et au mile, mais c’est surtout son incursion au 5000 m qui a impressionné, où elle a pulvérisé le record provincial de Jessy Lacourse par plus de 46 secondes en réalisant un formidable chrono de 15:01,21 min le 31 janvier à Boston. C’était aussi la meilleure performance canadienne de la saison.
Florence Caron (CAUL) a également fait mieux que le record de Jessy Lacourse au 5000 m, se hissant à la 2e place du top 10 grâce à son temps de 15:25,83 min le 15 février à Boston. Au 3000 m, elle est restée 3e, mais elle a amélioré son record personnel, le faisant passer de 9:18,18 min à 9:06,90 min. Au mile aussi, elle est toujours 3e, mais avec un temps de 4:33,39 min, soit 56 centièmes de mieux que l’an dernier.
Autre belle incursion dans une épreuve qui ne lui était pas familière, celle de Catherine Léger (CSLS) au 300 m, où son temps de 37,84 sec le 25 janvier à Montréal l’a propulsée à la 2e place du classement, à 38 centièmes du record de Kimberly Hyacinthe.
Au 600 m, Marie-Frédérique Poulin (CAUL) a surgi à la 4e place en vertu d’un chrono de 1:29,48 min le 8 mars aux Championnats canadiens universitaires à Windsor.
Au 60 m haies, Tatiana Aholou (CSLS), qui était 3e l’an dernier (8,13 sec), a rejoint Julie Rocheleau en tête du classement, égalant le record du Québec de cette dernière (8,01 sec) le 2 mars à Boston. Tatiana obtenait ainsi son passeport pour les Mondiaux à Nanjing, en Chine.
Audrey Leduc (GATI) est allée aussi à Nanjing, qualifiée pour le 60 m, où elle a atteint la demi-finale (7,22 sec). Le 8 février, aux Millrose Games, à New York, elle avait établi un nouveau record du Québec en 7,20 sec. C’était la meilleure performance canadienne de l’année.
Autre athlète dominante, Marguerite Lorenzo (CSLS) a finalement réussi à battre le record québécois de Nathalie Belfort au saut en hauteur, qui datait de 1997. Son bond de 1,83 m le 24 janvier à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, surpassait par 2 cm la marque de Nathalie.
Les nouvelles venues dans les classements du top 10 sont Morgane Drouin (ZENX) (9e au 1000 m), Fiola Tejiofo (CAUL) (10e à la longueur) et Lyanna Roy (CAUL) (7e au pentathlon).
Somme toute, une bonne cuvée hivernale pour l’athlétisme québécois : des têtes d’affiche qui se sont manifestées avec brio, des espoirs qui les talonnent et de nouveaux venus prometteurs.
Article par Denis Poulet