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SIMONNE POULIN ÉCRIT UNE PAGE D’HISTOIRE


Crédit photo : Simon Jérôme LeBlanc

Article par Daniel Lequin

 

Ne jamais abandonner ! Telle est la devise de Simonne Poulin, adepte de la marche olympique, détentrice de six records québécois et à l’aube d’en obtenir un prochain.

Rien ne l’arrête. Pas même le cancer ! Et même en récidive.

Cette mésaventure prend son origine en 1988 avec le cancer de l’utérus. Puis, en 1999, c’est le sein qui est attaqué. En juin 2021, il revient. Certes secouée, Simonne ne s’en laissera pas imposer et fera ses devoirs.

Bien malgré elle, il faut tout arrêter. Trente traitements de radiologie et deux de chimiothérapie. Elle voit s’envoler sa participation aux mondiaux en Finlande de juin 2022. Physiquement, cette période sera éprouvante mais c’est mentalement qu’elle en arrachera au point d’aller chercher de l’aide afin de tout régler dans sa tête.

« J’avais perdu 10 lb et mes entraîneurs ne voulaient pas que je reprenne mes activités avant que je retrouve mon poids normal. »

Elle se souvient très bien de son état mental en octobre 2022. « Si je ne recommence pas, je vais arracher les murs ». Celle qui a célébré son 79e anniversaire de naissance le 3 avril dernier, parviendra finalement à participer à neuf courses, « Enfin, je revenais dans le monde des vivants », de dire cette compétitrice innée.

L’étape qu’elle traverse présentement s’avère un cadeau de la vie à ses yeux car elle a eu la permission de s’entraîner pour les mondiaux de Suède qui seront présentés à Gothenberg au mois d’août prochain en compagnie, entre autres, de Marcel Jobin et d’Hervé Leblanc. Elle est inscrite au 10km sur route et au 5 milles mètres sur piste dans la catégorie master.

 

 

 

 

JE NE FERMERAI JAMAIS LA PORTE

« J’avais perdu toute confiance en moi. Mon anxiété faisait que je voulais progresser trop rapidement ce qui sans m’en apercevoir, déstabilisait ma technique. Je dois prendre le temps nécessaire afin de bien la peaufiner et heureusement, je peux compter sur deux excellents instructeurs en Marlène Bouillon et Jocelyn Ruest qui me sont d’une aide indispensable ».

En fait, Simonne Poulin sait qu’elle est en train d’écrire une page d’histoire dans cette catégorie d’âge chez les femmes car il n’existait aucun repaire avant qu’elle décide de s’y mettre.

« Je possède tous les records pour la catégorie des 75 à 79 ans mais lorsque j’aurai 80 ans, je veux les rééditer. Je me sens comme lorsque j’étais sur les bancs d’école à mon époque. Ce que je récolte comme succès est comparable aux images que je recevais des enseignants. J’en ai besoin. »

De nature nerveuse, on pouvait s’en douter, celle qui a commencé à s’entraîner à 69 ans, déclare avec fierté qu’elle n’a jamais été disqualifiée par un juge lors d’une course officielle et cela même si elle a eu très peur de faire un faux pas au cours de la dernière année.

« Je ne fermerai jamais la porte à l’avenir et il est aucunement question d’éteindre cette flamme qui brûle en moi. »

Le courage de Simonne Poulin est admiratif. Elle le sait. Elle veut inspirer.

 

*Crédit photos : Simon Jérôme LeBlanc